Interview du -

« Mon terrain de jeu préféré ? L’entreprise. 
Ce qui m’anime, c’est l’envie de construire, partager et fédérer les équipes autour des projets et j’ai l’immense chance d’être entouré de collaborateurs talentueux et impliqués qui œuvrent au quotidien pour la réussite de nos entreprises. »

C’est ainsi que Bertrand Hesnard se définit : le mélange d’une dynamique managériale d’accompagnement de terrain et d’immenses challenges pour se développer et donner du sens ; une orientation primordiale pour lui, nous allons le découvrir.

Originaire de Saint-Malo, Bertrand Hesnard rejoint Lorient dans les années 2000.
Adolescent, le métier de cuisinier l’attire. Il rêve alors déjà de saveurs, de couleurs, de rencontres, et ça lui donne des ailes… Des ailes et la passion de découvrir une forme d’aventure humaine avant tout…
Entré à l’école hôtelière de Dinard avec l’approbation de son père, son désir le plus ardent prend forme. Mais il se rend compte assez vite que le cuisinier peut rester prisonnier de ses « pianos », enfermé 12 heures par jour dans sa cuisine…

Alors, il se dirige vers l’entrepreneuriat, en développant le « savoir » et les « compétences » indispensables, mais surtout le goût du « vouloir faire ». Ça ne le quittera plus.

Une stratégie construite

L’entrée dans le groupe Accor en 1993 permet à Bertrand de mettre le pied à l’étrier dans la gestion d’entreprise ; il aspire rapidement à un exercice professionnel orienté vers plus d’autonomie et une grande liberté d’action.
L’occasion lui en sera donnée en 2004, lors de l’acquisition de l’hôtel Ibis de la zone d’activité de Kerpont à Caudan. Gérant, il marque de son empreinte de nouveaux modes de gestion. Et ça marche…

Bertrand développe dès lors une double stratégie, diversification et intégration, qui lui permet de rentrer dans une phase d’expansion. Il multiplie en 10 ans le lancement d’enseignes et les acquisitions : Novotel, Ibis, Ibis styles, Ibis Budget, F1, Kyriad, Aiden… Simultanément, l’activité de restauration prend son essor, et finit par devenir un business plein et entier qui s’élargit au sein de ses entreprises.
À chaque évolution, de nouveaux actifs sont intégrés et valorisés en opérant des transformations innovantes.

Durant cette période faste, les outils métiers de gestion se spécialisent et le numérique entre dans le quotidien. Il bouleverse les rapports avec les professionnels et introduit de nouveaux comportements commerciaux. « Le temps où l’on attend les clients au comptoir est révolu. Les hôtels, tout comme les restaurants, doivent composer obligatoirement avec les outils et leur e-réputation ».
Dans cette nouvelle donne commerciale, l’entreprise se structure en 2015 et devient le Groupe Kolibri, organisé en trois branches d’activités métiers distinctes : l’hôtellerie, le service, la restauration. De nouvelles implantations voient progressivement le jour à Brest, Lorient, Rennes. 
Mais c’est à Lorient que Bertrand croit au développement économique de la ville où il attend, pour les années qui viennent, une progression importante des flux touristiques et d’affaires. Le storytelling Kolibri au Pays de Lorient est écrit…

Mais qu’est-ce qui motive l’entrepreneur Bertrand Hesnard ?

Kolibri participe indéniablement au développement territorial, avec un principe majeur : l’entreprise assure seule son développement propre en soutenant l’élan économique donné par les pouvoirs publics.
Mais Bertrand l’entrepreneur montre une motivation particulière et sans limites pour porter haut et fort les équipes qui l’accompagnent.

Sa plus grande satisfaction, c’est de voir les collaborateurs évoluer. C’est la réussite collective, avec eux, qui est toujours mise en avant dans son management ouvert et participatif : animation, brainstorming, libération de la parole par l’échange, droit à l’erreur… Tout en portant les défis, il modifie les rapports de travail avec les équipes : esprit de partage, innovation, confiance réciproque. C’est bien là le secret de la réussite la plus importante à ses yeux : le collectif. On ressent à la fois une grande fierté et une extrême sensibilité lorsqu’il évoque ces valeurs et le sens donné à l’action orientée vers ses collaborateurs.

Il nous confie avec enthousiasme qu’une collaboratrice recrutée en tant que stagiaire lors de l’acquisition de Kerpont, dans les années 2000, dirige aujourd’hui 10 hôtels du Groupe… Une grande fierté.

Et puis, il en parle peu, Bertrand a également apporté de la diversité dans ses équipes. Il a recruté et emploie des réfugiés qui évoluent dans les établissements du Groupe après une formation adaptée, initiée avec l’aide des acteurs publics.

Des concepts innovants

En 2018, il construit un hôtel quatre étoiles de soixante chambres dans le futur quartier de la gare Lorient Odyssée ; l’hôtel « Aiden by Best Western », dont le concept est basé sur l’univers de la Compagnie des Indes orientales, est inauguré en janvier 2021. Le parcours client y est entièrement digitalisé, de la réservation à la sortie.

Pendant le 1er confinement, il écrit avec ses équipes le concept de restauration Loco Loca qu’il déploie à Lorient, mais également à Rennes, Brest et bientôt à Nantes.
Loco Loca c’est une expérience globale et spécifique proposée aux clients : rencontres des ambiances et de la gastronomie sud-américaine et de la péninsule ibérique.
Le concept est riche en couleurs : convivialité, expressions culturelles, musiques latino-cubaines, danse, arts graphiques, bar à tapas et soleil sont au rendez-vous. On partage et on voyage dans un univers Latino complet !

Et il s’y connaît, Bertrand, voyageur perpétuel, pour concilier l’enjeu gastronomique avec le milieu artistique, en passant de Frida Kahlo au Street Art.

 La vision du futur

Après deux années extrêmement dures avec la crise sanitaire, Bertrand et son Groupe se remettent sur pied. La reprise est dynamique à Rennes et à Brest. Le commerce est de nouveau actif dans ces métropoles et les établissements trouvent un excellent accueil. Lorient souffre un peu plus, mais ses atouts sont nombreux et le potentiel est élevé pour des projets d’envergure.

Acteur engagé dans la vie locale, Bertrand a notamment présidé durant quelques années l’association ERELE, groupement d’entrepreneurs en faveur du rayonnement du Pays de Lorient. Dans ce cadre, il a largement contribué à la rédaction du « livre blanc » ; une ambition pour le territoire publié fin 2019 ; c’est une mine d’idées en faveur du développement économique du territoire qu’il aime et qu’il connaît très bien.

« Le Pays de Lorient, c’est un endroit magnifique ! L’attractivité naturelle peut-
être encore renforcée par une image plus forte, plus équilibrée et mieux partagée… »

La recherche de profit, « l’argent » n’est pas le but qui anime le dirigeant du groupe Kolibri. « L’argent est un moyen, pas une finalité ». Selon lui, l’important est l’impact sociétal de l’entreprise et notamment son apport au développement territorial. C’est également la réussite collective qui est mise en avant dans l’action.

« L’entreprise a pour vocation de souscrire à l’initiative Fondalor… »

Bertrand Hesnard a tenu à participer à la création de Fondalor mi 2021, même si, à cette période, Kolibri traverse d’énormes difficultés dues à une activité exsangue. « La porosité entre les artistes et l’entreprise est enthousiasmante ».
Dans un effet d’exaltation, Bertrand enchaine, et nous parle d’événements dans lesquels les artistes pourraient s’investir pour diffuser leurs expressions, à l’image de DÉDALE à Vannes. Et d’ajouter « Il faut trouver des lieux où le storytelling collectif est à construire et peut participer à l’histoire de Lorient ».

Assurément entrepreneur, dirigeant, globe-trotter, initiateur de projets, acteur sociétal et social, Bertrand a tout l’air d’être tout ça à la fois…
C’est devant le portrait d’un musicien cubain tout droit sorti du Buena Vista Social Club qui envahit son bureau qu’il rêve à de nouvelles aventures qui ne vont pas manquer de nous surprendre.

Longue vie à Kolibri !